Sushi Tri Express

Lorsque Tri Du fuit le Viêt Nam pour le Canada à l’âge de 20 ans, il est chaleureusement accueilli sur une ferme de la ville de Normandin, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Bien que la vie auprès de sa famille d’accueil soit confortable pour le jeune réfugié, Tri sent rapidement l’appel du changement. Attiré par la grande ville et ses possibilités infinies, il met le cap sur Montréal avec à peine quelques dollars en poche, et passe ses premières nuits à dormir à la belle étoile dans le nord de la métropole.

Le jeune Tri se trouve rapidement un petit boulot dans une pâtisserie, où il lave les planchers et la vaisselle. «Comme mes tâches n’étaient pas tellement stimulantes, je me suis mis à observer les chefs pour essayer d’apprendre les bases de la pâtisserie», raconte-t-il. Les chefs apprécient cette curiosité et, épatés par la rapidité d’apprentissage de Tri, ils décident de lui apprendre les ficelles du métier. Ainsi, quatre ans après son arrivée à Montréal, Tri en vient à porter fièrement le titre de chef pâtissier.

Lorsque le propriétaire de la pâtisserie décide d’ouvrir un restaurant de sushi, il invite le jeune prodige à se joindre à l’aventure et à apprendre l’art du sushi. «Travailler avec une équipe de chefs japonais m’a appris à être très patient», nous confie Tri.

Tri continue ainsi son ascension vers le sommet. Il passe 12 ans à la tête de Kaizen, restaurant de sushi emblématique de l’ouest de Montréal. Mais il a soif de plus. Tri caresse toujours le rêve d’ouvrir son propre restaurant, où il offrirait des sushis du haut de gamme, mais assez abordables pour que le Tout-Montréal puisse y goûter. En 2006, il ouvre Tri Express sur un coin tranquille de l’avenue Laurier, sur le Plateau-Mont-Royal.

Tri s’attend à une ouverture en douceur: «C’est un coin de la ville assez tranquille, alors je croyais pouvoir cuisiner, servir et laver la vaisselle moi-même. Mais la première soirée a été si occupée que j’ai dû embaucher du personnel quelques jours plus tard.»